Le vélo dans la métro (9) : la délicate partie de campagne de l’usager à vélo sur le chemin du bureau

Nous terminons notre série d’été sur la place de la bicyclette dans la métropole lilloise. Aujourd’hui, un sujet d’actualité qui conditionne l’avenir : la sécurité en zone rurale quand on va travailler à vélo à Lille.

Voix du Nord | Frédérick Lecluyse – Photos: Florent Moreau | Publié le05/09/2021

Dès qu’il fait beau, enfin quand il ne pleut pas, je n’hésite pas à parcourir à vélo les quinze kilomètres qui séparent mon domicile, au sud de Lille, du siège de La Voix du Nord, sur la Grand-Place. Avec la route du retour, ces trente bornes quotidiennes ne sont pas forcément une partie de plaisir. Plutôt, hélas, un parcours parfois semé d’embûches. Voici pourquoi.

Des kilomètres cyclables en nombre restreint

Derrière la zone industrielle de Seclin, aucune piste pour mettre le cycliste à l’abri. Les dangers sont nombreux. PHOTO FLORENT MOREAU LA VOIX DU NORD - VDNPQR

Le (petit) point jaune, entre les voitures, c’est moi ! C’est le gros problème quand on vit en zone rurale : la grande insécurité du réseau. Je dois, en effet, pédaler sept kilomètres avant d’atteindre la première piste cyclable. Elle commence à Wattignies. Avant ? C’est le néant. À l’heure où la MEL annonce un plan vélo à 100 millions d’euros, il y a du boulot. Les petites routes départementales, ici celle qu’on appelle la route des ambulances car elle mène au CHU, sont des voies à risques. Certes la plupart des automobilistes, dont je suis souvent, et les routiers font attention. Mais il y a ceux qui considèrent le cycliste comme un gêneur. Ce sont les plus dangereux, qui n’hésitent à pas à vous frôler, coûte que coûte pour passer.

Des pistes pour le père Ubu ?

Dans le roman d’Alfred Jarry, le père Ubu est un roi cruel et méchant. Pour les pistes, c’est parfois pareil. Celles qui permettent de circuler en sécurité, c’est le cas de la voie cyclable qui se situe entre Wattignies et le carrefour de l’Épi de Soïl, à l’entrée de Lille, se terminent parfois en queue de poisson pour l’usager du deux-roues. Pourquoi ? En raison de la présence d’un rond-point, qui fait brutalement rebasculer le cycliste sur la chaussée. Souvent au grand étonnement des véhicules. Une insécurité permanente, surtout lorsque la circulation est dense. Quant au contour dudit carrefour, rien n’est prévu pour le vélo. C’est le zéro et l’infini, dirait Arthur Koestler…

Des no man’s land

Quand on roule à vélo hors des villes, il faut ruser. En voici une belle et un peu loufoque illustration. En pleine campagne, une piste qui pourrait – avec un zeste d’imagination – être cyclable est dûment annoncée comme étant un trottoir comme le confirme ce panneau incliné par son grand âge. Comme il n’y a – presque – jamais de piétons, le cycliste que je suis y trouve une relative zone de sécurité. Il demeure pourtant impossible à deux vélos de s’y croiser. Mais comme c’est un trottoir...

Des déchetteries pour verres cassés

Si demain, enfin après-demain, l’ensemble des routes est équipé de pistes cyclables, il faudra prévoir un budget pour les nettoyer régulièrement. Beaucoup de voies vélo actuelles sont en effet trop souvent jonchées par les débris de verres cassés. Une plaie pour les pneus des petites reines, qui ne demandent qu’à devenir des princesses dans une métropole bien trop polluée par les gaz d’échappement et autres combustibles néfastes à la santé.

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