Le vélo dans la métro (8) : comment j’ai réparé mon vieux vélo dans l’atelier du Busabiclou à Roubaix

Ouvert à Roubaix depuis trois ans, l’atelier du Busabiclou, qui intervient aussi en itinérance dans la métropole lilloise, aide et apprend à réparer soi-même son vélo à moindre coût. Je l’ai testé avec mon vieux biclou et c’est miraculeux.

Voix du Nord | Charles-Olivier Bourgeot – Photos Julie Sebadelha | Publié le28/08/2021

Il est environ 15 heures ce jour-là quand le miracle se produit sous mes yeux. Mon vieux biclou est descendu comme neuf du pied sur lequel Arthur Vezilier, l’un des deux salariés de l’association Busabiclou, l’a posé une heure plus tôt.


Un dernier coup de chiffon fait briller la machine comme à ses plus belles heures. En récupérant le vélo dans la cave où je l’avais rangé dix ans plus tôt, sous une épaisse couche de poussière, pneus totalement à plat, je n’imaginais pas un instant pouvoir le réparer en si peu de temps, encore moins contribuer à sa réanimation.

Le graissage des câbles fait partie de la révision globale. PHOTO JULIE SEBADELHA - VDNPQR

Une cotisation annuelle de 10 euros

Et pourtant, à peine arrivé dans l’atelier du Busabiclou, un local ouvert au Carihem, petit quartier de Roubaix, le réparateur voit tout de suite en lui un potentiel que je ne soupçonnais plus. Pendant une heure, il va m’aider à remettre le biclou en état de rouler, car l’idée, c’est bien d’apprendre à réparer le vélo. C’est l’objectif de cette association créée en 2017. Elle se déplace dans la métropole de Lille avec un atelier mobile (dans un bus ou une camionnette) et dispose de cet atelier fixe depuis trois ans.

Yassin, en service civique, va m’aider à changer de patin de frein. PHOTO JULIE SEBADELHA - VDNPQR

« Quelle que soit la raison de leur venue, les gens ont envie de comprendre comment fonctionne la machine »
La cotisation annuelle de 10 euros permet d’y accéder aux jours d’ouverture et de recevoir les conseils d’Arthur et Justin, les deux salariés, et de quelques bénévoles spécialistes de la bicyclette. Au Busabiclou, on montre, on accompagne, on prête l’outil, on laisse faire. Et voilà comment je me retrouve dans une situation improbable : resserrer un frein à disque. Rien de grave de ce côté, c’est plutôt à l’arrière qu’on constate un patin de frein en fin de vie. Voilà la seule pièce que je vais devoir changer sur mon vélo.

L’état de mon frein arrière va nécessiter un changement de patin. Photo JULIE SEBADELHA - VDNPQR

Pièces d’occasion

Le lieu dispose d’une série de pièces d’occasion vendues à très bas prix. Certains cyclistes viennent à l’atelier pour une révision complète, mais la plupart s’y rendent pour changer les pièces d’usure : pneus, patins, câbles, chaîne… « Quelle que soit la raison de leur venue, les gens ont envie de comprendre comment fonctionne la machine. Ils ne viennent pas juste pour le faire réparer », précise Arthur.

Une scène improbable: je resserre mon frein à disque sous le regard d’Arthur. Photo JULIE SEBADELHA - VDNPQR

En plus des freins, le réparateur me montre comment contrôler les points essentiels. On vérifie s’il n’y a pas de jeu au niveau des axes ou si les roues ne sont pas voilées. On jette un œil à l’état des transmissions. On nettoie la chaîne. On règle les câbles du frein et du dérailleur. On les lubrifie. On vérifie la pression des pneus. Une bonne heure va suffire pour permettre à ce vieux biclou de sortir de la cave et revoir enfin la lumière.

L’atelier fixe est ouvert le jeudi et le vendredi, ainsi que le samedi matin, au 11 rue du Stand-de-Tir à Roubaix. Les horaires peuvent varier en fonction des ateliers mobiles, le calendrier est mis à jour sur le site busabicou.org. Un container est aussi ouvert aux enfants et adolescents pour les aider à réparer leurs vélos sur le parking du vélodrome de Roubaix, le mercredi de 14 h à 17 h.

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