« Les voies vertes en enrobé voient passer cinq fois plus de cyclistes que celles en stabilisé. »
Sauf qu’à Lille et dans la métropole, « elles sont encore pensées uniquement sous l’angle loisirs, alors qu’elles devraient permettre la liaison entre la périphérie et la ville. Pour l’instant, on en est très loin ».
D’autant que les véloroutes existantes ne sont pas, techniquement, une réussite : « La MEL a fait le choix d’un revêtement stabilisé, un mélange de sable et de ciment, au lieu d’un enrobé. Cela va à l’encontre des objectifs du plan de déplacement urbain. »
Un vélo léger pourra être soulevé. Mais, avec un vélo lourd, c’est la galère. Archives La VoixC’est totalement contre-intuitif mais le bilan environnemental de l’enrobé, qui est pourtant un dérivé pétrolier, est bien meilleur, sur tous les points, que celui du stabilisé : « Bilan carbone, gaz à effet de serre, imperméabilisation, ruissellement, durabilité, l’enrobé coche toutes les cases ! »
Les cyclistes connaissent bien le vieillissement rapide de ce revêtement (une durée de vie de 6 ans en moyenne, contre 15 à 20 ans pour l’enrobé). Il se fend, se morcelle, permet la formation de flaques à la moindre averse… Ce qui se traduit dans les chiffres : « Les voies vertes en enrobé voient passer cinq fois plus de cyclistes que celles en stabilisé. » En maintenant ce choix technique, « la MEL a perdu dix ans ! »
Et s’il n’y avait que le revêtement… Les voies vertes métropolitaines sont équipées de dispositifs pour en empêcher l’accès aux deux-roues motorisés. Sauf que ce sont les vélos de voyage et leurs sacoches, les vélos avec siège enfant, les vélos-cargos, etc., qui se retrouvent coincés.
Si le plan métropolitain annoncé avec les vacances permet de corriger ces défauts, les voies vertes de la Haute-Deûle et de la Basse-Deûle pourraient devenir des véloroutes exemplaires.
À quoi sert l’AF3V?
Comme on peut le lire sur son site Internet, l’AF3V a été créée en 1997 par des militants issus d’associations pour les modes de déplacement actif. Ces personnes s’étaient rencontrées en participant, en 1996 et 1997, au groupe de travail interministériel « véloroutes ».L’objectif de l’association est de « faire connaître le concept des voies vertes en France et d’inciter à la construction d’un véritable réseau d’itinéraires de longue distance et d’intérêt touristique ». Mais pas seulement puisque l’association a depuis pris en compte la dimension sociale et d’insertion de la bicyclette.
Dès 1998, l’AF3V inspire le premier schéma directeur des itinéraires cyclables prioritaires du Comité interministériel d’aménagement et de développement du territoire (CIADT).
En 2000, le premier catalogue des véloroutes et des voies vertes recense les 12 aménagements existant. En 2010, la quatrième édition du guide présentait 250 itinéraires !
Une carte interactive, sur le site Internet, permet de découvrir les voies existantes et de préparer ses itinéraires.
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