La MEL passe au rouge pour doper ses aménagements cyclables

Courantes chez nos voisins belges ou néerlandais, en pointe sur le vélo, les bandes cyclables rouges commencent à faire leur apparition à Lille et dans la MEL. Le premier signe visible des nouvelles ambitions métropolitaines pour la bicyclette.



Rien ne peut égaler le bonheur simple d’une piste cyclable confortable et sécurisée, à l’écart du trafic motorisé. N’empêche, l’arrivée des premières bandes cyclables colorées, à Lille et dans la métropole, a fait son petit effet. Sur le pont de l’Hippodrome, le pont de Lezennes ou le boulevard d’Alsace, les voies vélos arborent désormais un nouvel enrobé rouge (et non pas une peinture, peu résistante) caractéristique. Il faut s’y habituer, ça ne fait que commencer.


La Métropole européenne de Lille, compétente sur la voirie, a fait sa petite révolution. « C’est l’une des conséquences de la politique cyclable entérinée le 28 juin dernier, rappelle Sébastien Leprêtre, le vice-président métropolitain aux mobilités. Jusqu’à présent, il y avait ici ou là quelques marquages colorés. Dorénavant, on harmonise et on systématise le rouge, en cohérence avec ce qui existe en Belgique. C’était une demande des associations. »

Michel Anceau ne dira pas le contraire. « On a toujours dit que le marquage blanc, qui est le minimum légal, était insuffisant, pointe le directeur de l’Association droit au vélo. La MEL appliquait déjà un marquage renforcé (vert) aux intersections. Là, on s’inspire de nos voisins néerlandais ou flamands. Mieux identifier va amener un meilleur respect. »

La MEL planche en ce moment sur la mise à jour son schéma directeur cyclable, bientôt échelonné en trois niveaux (vélo+, réseau principal, réseau secondaire). L’intercommunalité consacrera 100 millions d’euros d’ici 2026 aux infrastructures vélo, dont 75 millions aux travaux sur voirie et 25 millions aux voies vertes.

Dissuader le stationnement gênant

Face à de tels chiffres, des bandes colorées peuvent sembler anecdotiques. Erreur. « J’y vois trois avantages, livre Mathieu Chassignet, ingénieur mobilités durables à l’ADEME Hauts-de-France. Symbolique, car cela affirme la présence et la place du cycliste dans la ville. Sécuritaire, car on matérialise la trajectoire des vélos à destination des automobilistes. Dissuasif, car cela peut empêcher le stationnement dangereux sur ces bandes. »

Ceux que la cyclosphère surnomme les GCUM (« garés comme une merde »), prompts à user des voies vélos comme d’un dépose-minute ou d’un garage, ne pourront « plus faire comme s’ils n’avaient pas vu ». Ce qui ne changera évidemment rien pour les contrevenants assumés, pas forcément les moins nombreux…

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